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  • : Site consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.
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...consacré à l'artiste français Julien Champagne (1877-1932), à sa vie et à ses oeuvres.


Peintre et dessinateur, Julien Champagne est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli, un mystérieux alchimiste contemporain.

Et pourtant, il figure au Bénézit, la "Bible" internationale des créateurs. Et suivant son ami Eugène Canseliet, il fut bien un maître du pinceau et du crayon.

C'est à la découverte de cet artiste méconnu, mais profondément attachant, que je voudrais vous inviter. Je voudrais aussi vous demander de ne pas hésiter à enrichir mes articles de vos propres commentaires et de vos découvertes personnelles.

Bon voyage donc au pays légendaire de Julien Champagne.

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12 février 2006 7 12 /02 /février /2006 12:07


Nous pouvons maintenant revenir sur Louise Barbe, modèle présumé du peintre Julien Champagne pour son vertigineux tableau déjà présenté: Le Vaisseau du Grand Oeuvre.

Chimiste chez Rhone-Poulenc, comme Gaston Sauvage, entre autres, elle est ici représentée, nous explique Eugène Canseliet dans ses Deux Logis Alchimiques, où il reproduit ce cliché que nous pouvons dater des années 1910, "en costume de ville".

Canseliet commente mélancoliquement, en 1979, au dos de la photo: "Voici la jeune femme qui, elle aussi, se tient parmi nos fantômes, c'est-à-dire au nombre des êtres que nous avons connu, aimés et qui sont morts, au cours de notre existence déjà longue et très peu commune."

Louise Barbe mourut elle vraiment, comme nous l'avions pensé et écrit, en 1910, dans l'explosion de son laboratoire? Pourtant Canseliet avance que ce portrait aurait été tiré en 1913. Selon d'autres sources, elle serait décédée en 1919.

En tout cas, Dubois rapporte dans son livre sur Fulcanelli que Champagne, pour rassurer le mari de son modèle, Serge Voronoff, n'hésita pas, en bon cabaliste, à l'assurer qu'il avait réussi la chrysopée et grâce à elle atteint un âge avancé, ce qui probablement l'exonérait des tentations offertes par la nudité féminine, et l'aurait donc mystifié en lui présentant comme sienne la carte d'identité de son père, qu'il avait préalablement falsifiée.

Enfin, Dubois rappelle qu'Irène Hillel-Erlanger ( Claude Lorrey de son nom de plume) dédicaça à son amie Louise Barbe son livre Voyages en Kaéïdoscope (1919): "A la grande âme de L.B., j'offre pieusement ces pages.I.H.E."

Cependant, dans un numéro de 1985 de la revue Tempête chymique, Isabelle Canseliet, dans un article rédigé en 1984, se fait l'écho d'une opinion émise par le fils d'Irène, Philippe Erlanger.

Pour ce dernier, ce L.B. serait en fait masculin, il s'agirait de Léon Bloy. Léon dont elle nous rappelle par la même occasion cette maxime bien alchimique au demeurant:

"Plus on s'approche de Dieu, plus on est seul."

Relevons finalement cette assertion à première vue surprenante et en tout cas non confirmée selon laquelle Barbe pourrait être en fait une fille de Ferdinand de Lesseps:

http://voronoff.wordpress.com/madame-voronoff/

"Marguerite-Louise Barbe was Serge Voronoff’s first wife. According to David Hamilton, author of The Monkey Gland Affair, Marguerite-Louise was the daughter of Ferdinand de Lesseps, who commissioned the building of the Suez Canal."

Ecrit par un chirurgien, ce livre a été édité en 1986 par Chatto & Windus (Londres).

On y trouve effectivement une allusion précise à ce premier mariage de Voronoff:

"In Egypt, he married the daughter of Ferdinand de Lesseps and in 1902 the couple were prominent in the celebrations of the opening of the Suez Canal.

In about 1910 they returned to Paris..."

http://maxjulienchampagne.over-blog.it/article-32325909.html

temp--techymique.champagne.jpg

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commentaires

E
Ici des informations sur Marguerite Barbe (en italien): https://www.facebook.com/Voronoff.rejuvenation
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A
Grazie mille, Enzo Barnaba.
M
Par recoupements, "Louise" Barbe et Marguerite Voronoff (1ère Madame Voronoff) semblent être une seule et même personne.  Les deux autres épouses de Voronoff ne s'appelaient ni Louise, ni Marguerite.<br /> Il semble attesté que Marguerite Voronoff était liée à certains cénacles ésotériques d'ailleurs fréquentés par l'intelligentsia de l'époque. Son mari résidant alors en Egypte, elle pouvait trouver là un dérivatif à sa solitude.<br /> Des questions sans réponses aujourd'hui subsistent :<br /> 1°/ Pourquoi "Louise" ? Mauvaise graphie de "Léonie" ? Néanmoins, le prénom usuel de la 1ère Madame Voronoff était bien Marguerite.<br /> 2°/ Il semble que ce soit Canseliet qui ait indiqué que l'hommage rendu par IHE à "L.B." soit bien destiné à "Louise Barbe". A-t-on vérifié l'identité entre Louise Barbe et Marguerite Voronoff ou ne s'agit-il que d'une supposition ?<br /> 3°/ Le biographe de Voronoff ne donne que peu d'informations au sujet de Marguerite Barbe, si ce n'est la date de son divorce d'avec Voronoff (1911). Point de références à une mort accidentelle, en 1910, qui plus est !<br /> 4°/ A-t-on des éléments (autres que les affirmations de Canseliet) susceptibles de démontrer une relation entre IHE et "Louise" (Marguerite ?) Barbe / Voronoff ?<br /> 5°/ J'ai cru lire quelque part que Louis Barbe avait été employée par la société Georgi en tant que chimiste. <br /> A titre anecdotique d'un personnage "fulcanellisable", je voudrais citer Emile Saint-Claire-Deville (1845 - 1931), fils du grand savant Henri de Sainte-Claire-Deville avec qui l'occultiste Stanislas de GuaIta travailla un temps.<br /> Ingénieur civil des Mines, Emile de S.C.D. fut le patron du laboratoire expérimental de la Compagnie du Gaz de Paris, proche des milieux militaires de la guerre de 1870 (bonjour M. Viollet-le-Duc). Il avait effectué des recherches sur les distillations et sur les creusets... Précurseur de la photographie, il collabora à la conception et à la réalisation du... "Vérascope" ! ce qui n'est pas sans nous suggérer les "Voyage en kaléidoscope" avec Grace et Véra d'Irène Hillel Erlanger !<br /> On pourrait supposer que la notoriété de sa famille ainsi que sa propre notoriété lui interdisaient de faire la publicité de ses éventuelles recherches en alchimie... Il est mort en 1931... Dommage qu'il ne soit pas né juste en 1839 !
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M
Enfin, Dubois rappelle qu'Irène Hillel-Erlanger ( Claude Lorrey de son nom de plume) dédicaça à son amie Louise Barbe son livre Voyages en Kaéïdoscope (1919): "A la grande âme de L.B., j'offre pieusement ces pages.I.H.E."L.B. signifie peut être "Léonie", et non "Louise" ?, ce qui pourrait répondre à la question...
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A
Oui, peut-être, en admettant que L.B. soit Louise Barbe. Comme déjà dit, certains ont soulevé des doutes, mais quelles sont leurs propositions? Et leurs arguments?Je veux bien admettre que Canseliet ait pu se tromper, après tout il n'était pas frappé d'infaillibilité papale, mais encore faut-il essayer de le démontrer. Le débat sur ce point, à mon avis, reste ouvert.
M
Il ya a un mystère Barbe... S'appelait-elle "Louise" ou "Marguerite" ? Jean Réal, auteur d'une biographie un peu brouillonne sur Serge Voronoff (dont le frère Georges était Conseiller de l'Ordre du Grand Orient de France et du Grand Collège des Rites), n'est pas clair sur cette question. Il indique toutefois que Voronof se maria en 1897 avec unce certaine Marguerite Léonie Caroline barbe, dont il divorcera en 1911. Voronoff vivait alors en Egypte, Mme Voronoff vivant à Paris... Nulle mention d'un drame touchant "Marguerite Barbe-Voronoff", si ce n'est l'explosion.. de son couple !Alors, Louise ? S'agissait-il d'un surnom ?Serge Voronoff est, par ailleurs, un personnage passionnant : il est l'ami de Camille Saint-Saens et de Maurice Maeterlinck, dont la diva Georgette Leblanc, soeur de l'écrivain Maurice Leblanc (Arsène Lupin) fut la maîtresse pendant vingt ans. Georgette fut aussi membre  d'une société secrète de lesbiennes dont Gurdjieff était le gourou, "The Rope"...
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A
Vous touchez là à la question centrale; l'identification par Canseliet de Louise Barbe comme modèle du tableau de Champagne: le Vaisseau du Grand OEuvre est parfois contestée.Mais je n'ai pas vu encore d'autre piste sérieuse. Sachez aussi que certains doutent que la "pieuse âme de L.B." à qui s'adresse Irène Hillel au début de ses Voyages soit forcément celle de Louise Barbe.Seulement, qui d'autre dans ces conditions?
M
Curieusement, les milieux surréalistes, et notamment les milieux littéraires et ceux du cinéma semblent mêlés de très près à « l’affaire Fulcanelli ». <br /> En effet, Irène Hillel-Erlanger, amie de Louise Barbe, fut très proche de la réalisatrice Germaine Dulac, avec qui elle fonda les productions cinématographiques D.H.<br /> Elle recevait par ailleurs dans son salon littéraire des poêtes et des écrivains comme O.V. de Lubiscz-Molosz, Saint-John Perse, Jean Cocteau, Aragon, etc... <br /> Elle avait aussi à dîner des personnalités comme Philippe Berthelot, alors secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, ami intime de Paul Claudel, mais aussi fils du savant chimiste Marcellin Berthelot... auteur entre autres de remarquables études sur l’alchimie... Faut-il préciser que Berthelot occupait ce poste important sous la présidence du Conseil de René Viviani... dont Fulcanelli se disait l’ami...<br /> Elle dédicaça par ailleurs ses Voyages en Kaléidoscope, « à la grande âme de L. B. pieusement j’offre ces pages ». Or, Louise Barbe, grande amie de Irène Hillel-Erlanger, chimiste, était décédée accidentellement dans l’explosion de son laboratoire. Et Louise Barbe avait été... la première femme du Docteur Voronoff qui fut plus tard en relations avec J.-J. Champagne, l’illustrateur de l’oeuvre fulcanellienne...<br /> Mais la deuxième femme de Voronoff, Marguerite, était également très proche de certains cercles ésotériques de l’époque. Elle fut en particulier la toute dernière présidente du Temple parisien mouvement rosicrucien de la « Golden Dawn », ordre initiatique auquel appartenait, entre autres, le poête irlandais William Butler Yeats - patient du docteur Voronoff -, mais aussi Moïna Mathers, soeur du philosophe Henri Bergson, Bram Stocker (l’auteur de Dracula), Edita Montès, batarde de Louis 1er de Bavière et de Lola Montès. Marguerite Voronoff traduisit en français de nombreux textes alchimiques allemands et anglais pour les membres des hauts-grades du Temple parisien de la Golden Dawn « Ahathoor ».<br /> L’oeuvre de Fulcanelli n’est donc pas seulement importante dans l’histoire de l’alchimie contemporaine : elle constitue, par tous ses à-côtés une sorte de « fil rouge » amenant le chercheur du scientisme triomphant et béat de la fin XIXème siècle au nihilisme créatif des Dadas et des Surréalistes de l’immédiat entre-deux guerres.<br />  
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A
Oui encore, Mulciber, d'ailleurs vous avez vu que Lubicz apparaît aussi dans la "saga Champagne", par le truchement de Schwaller.Quant à Germaine Dulac, et bien je me demande....