Comme l'an dernier, peu de faits nouveaux sont venus cet été à notre connaissance concernant l'alchimie fulcanellienne telle qu'on peut l'appréhender, principalement au travers de la vie et de l'oeuvre de Julien Champagne et de ses nombreuses relations.
Notre frustration aurait donc continué une nouvelle fois d'être grande si sur Facebook Enrique Corzo ne s'était derechef signalé à notre attention en revenant il y a quelques heures sur le plus célèbre tableau de notre peintre favori: Le Vaisseau du Grand OEuvre (1910):
Délaissant peu ou prou la dimension ésotérique de cette merveilleuse composition, Enrique a concentré son propos sur la question de l'identité de la dame qui lui a servi de modèle, identité sur laquelle nous nous sommes nous même interrogés à plusieurs reprises et qui nous paraît encore mal établie à ce jour.
Pour lui, il s'agirait ici tout bonnement de la princesse Louise d'Orléans (1882-1958), dont il nous présente deux photos d'époque que je reproduis ci-dessus et ci-dessous.
Bien entendu, il affirme que Louise, épouse de Charles de Bourbon, aurait posé devant "Hubert" avec l'assentiment ou à l'instigation de son mari, dont on se souvient qu'il est son Fulcanelli ou si l'on veut son "fulcanellisable" (et celui de son père Javier; voyez notre récent article Champagne au Bourbon).
C'est ainsi que Corzo estime que Louise de Bourbon serait bien plutôt que Louise Barbe la mystérieuse L.B. dudit Vaisseau.
Connaissant la rigueur et la précision du trait de Julien Champagne, ancien élève de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, j'avoue que l'aplomb de l'ami Enrique Corzo dans cette affaire m'a quelque peu laissé pantois, quand il nous permet candidement de nous rendre compte par nous-même des ressemblances mais aussi des différences physiques entre Louise d'Orléans et la présumée "Dame Nature" du chef-d'oeuvre de notre artiste, dissemblances au demeurant rapidement relevées in situ par Thomas Dufresne.
J'ai donc cherché de mon côté à découvrir d'autres clichés de la belle princesse. En voici par conséquent deux autres, qui je le reconnais humblement me laissent passablement perplexe. Celui du haut ne plaide guère à mon sens pour la thèse de notre estimable chercheur espagnol, mais celui du bas, à l'inverse...
Quoiqu'il en soit, Alain Inaudi a bien eu raison de faire aussitôt remarquer sur la page Facebook de notre compère Yves Artero qu'on aimerait en savoir plus, notamment sur les liens éventuels entre l'aïeule de feu le roi Juan Carlos d'Espagne et le poète français bien connu Paul Eluard:
Voyez à ce sujet notre articulet de 2006 intitulé Julien Champagne, où d'ailleurs il est précisé que Jean Laplace, s'exprimant sur notre égérie picturale du moment, indiqua avoir été frappé par le titre de noblesse qui était le sien, et ce bien sûr sans la nommer.
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