En ce printemps 2017, les éditions Arqa de Thierry Emmanuel Garnier nous réservent une bien belle surprise en nous livrant toute une série d'ouvrages d'hermétisme d'une grande qualité:
http://www.editions-arqa.com/editions-arqa/spip.php?rubrique7
Parmi ces derniers, nous ne pouvons que réserver une place d'honneur à ce nouvel essai de notre compère Jean Artero, Fulcanelliana, qui se présente à nous comme une étude critique des principaux écrits consacrés à l'alchimiste Fulcanelli, l'Adepte "dévolu au XXème Siècle", dixit son disciple Eugène Canseliet.
Une vingtaine d'ouvrages sont ainsi passés en revue, pour notre plus grand plaisir et espérons-le pour celui de ses lectrices et de ses lecteurs.
Loin des révélations fracassantes, plus vaines les unes que les autres, Artero s'attache ici à mettre en exergue les forces et les faiblesses des ouvrages considérés, s'agissant non seulement de l'"impossible biographie" de l'auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales, mais aussi de l'importance attachée par les un(e)s et par les autres à l'analyse de son opus.
L'ouvrage de Georges Llabrès nous apparaît non moins intéressant, dans la mesure où son auteur, qui fut un proche de Canseliet, nous y livre de passionnantes informations sur ce dernier et son entourage, ainsi que sur la voie qui fut la sienne.
En fait, ce livre aurait pu tout aussi bien s'intituler "la voie alchimique de Canseliet". Il s'offre donc à nous comme un utile complément à la biographie du maître de Savignies, précédemment parue aux éditions Arqa sous la plume de Cédric Mannu.
Signalons en particulier les subtiles réflexions de Llabrès sur la notion de disciple en hermétisme pratique, au travers de la position ambivalente d'Eugène à ce sujet, lui qui fut comme Julien Champagne un élève du grand Fulcanelli.
Fulcanelli qui, il importe sans doute de le rappeler, est aujourd'hui l'alchimiste le plus traduit dans le monde.
L'alchimie se targuant d'être cosmopolite, il nous incombe, à mon humble avis, de rester attentifs à ses manifestations à l'étranger, qu'elles soient passées ou actuelles.
Nous dirons un mot, par conséquent, d'un troisième écrit dont viennent de nous gratifier les éditions Arqa.
Roberto Monti, qui nous a quittés récemment, était un physicien italien de classe internationale.
Et anticonformiste, ce qui n'est pas pour nous déplaire, puisqu'il n'hésitait pas à critiquer les théories d'un certain Albert Einstein.
Son approche de l'alchimie, qui est une autre manifestation de son hétérodoxie foncière, est-elle idoine ou spagyrique?
En tout cas, son affirmation selon laquelle elle est "une science expérimentale" eût ravi et René Alleau, et Eugène Canseliet, et Julien Champagne, et bien sûr Fulcanelli.
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